Quel est le domaine d'activité de Qualirec ?
Pierre-Michel Blanco : Qualirec a été créée en 1994 par un ingénieur issu de l'industrie chimique, pour proposer un service de reconditionnement et de recyclage des "grands récipients vrac souples", ou GRVS. Ces derniers sont utilisés dans l'industrie pour l'emballage de produits en vrac, liquides, en poudre ou en grains. Qualirec fait collecter ces récipients usagés directement chez ses clients à travers toute l'Europe, pour les reconditionner et les remettre en service dans ses ateliers grenoblois, avant de les leur restituer.
Outre le recyclage de ces "Big Bags", Qualirec propose un service de collecte et de recyclage du polystyrène expansé auprès des industriels.
Quelle est l'origine de Qualirec ?
P.-M. B. : Au départ, la véritable ambition du fondateur de Qualirec était de créer une société d'insertion pour personnes en difficulté. Il lui fallait donc trouver une activité ne requérant pas une main d'œuvre trop qualifiée. C'est comme ça que lui est venue l'idée de se positionner sur ce marché de niche de recyclage des GRVS.
Qualirec compte aujourd'hui cinq salariés permanents, et 11 salariés en insertion, embauchés pour une durée maximale de deux ans. Elle permet à ses salariés en parcours d'insertion de développer les compétences requises pour les postes d'opérateur de production, comme la rigueur, la rapidité d'exécution, la capacité à travailler en équipe, ou encore la connaissance et l'adaptation au travail dans un système Qualité.
Créée en 1992, l'association Qual'ID est l'actionnaire majoritaire de l'entreprise. Elle est garante du projet social et est directement impliquée dans l'accompagnement et la recherche d'emploi des salariés.
Quels sont les atouts concurrentiels de Qualirec ?
P.-M. B. : Grâce à un partenariat développé avec les plus grands groupes chimiques européens, nous disposons aujourd'hui d'une expérience et d'un savoir-faire unique dans le domaine du recyclage des GRVS. Nous proposons un nettoyage interne et externe des containers selon des procédés d'aspiration, suivi d'un contrôle visuel approfondi et dans certains cas d'un contrôle de résistivité. Au final, le coût d'un GRVS reconditionné est sensiblement moins élevé que celui d'un neuf, ce qui permet à nos clients de réduire leurs dépenses d'emballage. Notre professionnalisme nous a permis de résister à la forte réduction du coût du GRVS neuf (divisé par deux, voire trois, en 15 ans), sans sacrifier notre engagement social.
Quelles sont vos perspectives ?
P.-M. B. : Pour l'avenir, nous espérons accroître notre activité, car nous sommes loin de saturer le marché de recyclage de GRVS. Sur le million d'unités vendues par an, nous en traitons actuellement environ 70000, ce qui nous laisse de la marge, malgré l'installation d'une certaine concurrence.
Enfin, nous souhaitons diversifier notre offre dans le domaine de la collecte de déchets, en proposant un service de récupération des déchets encombrants. Depuis l'ouverture des déchetteries, nombre de personnes n'ont plus facilement accès à ce genre de service. Qualirec a déjà signé un accord avec la Métro pour collecter les déchets encombrants sur les communes de Meylan et de Seyssins.